Le but est de faire une série appelée
« Un monde de cochons ».
« L’école est en feu » est le deuxième album ; c’est à chaque fois une histoire complète.
Le titre est assez clair ; oui, il y a urgence !
Ce qui se passe autour de moi nourrit forcément les histoires que je raconte. L’attitude des banques, le massacre de l’éducation, et l’omniprésence de l’ogre télévision me préoccupent.
Les enfants n’arrivent pas innocents à l’école ; ils ont déjà été influencés par leurs parents, par la télévision, les publicités, etc. Il faut leur donner des armes pour résister !
Petit, je voulais changer la société. Aujourd’hui, je me sens souvent perdu et impuissant devant les informations que je suis obligé de subir. Ecrire des histoires me permet de réagir, c’est une hygiène de vie.
Dans ce deuxième album, je célèbre l’éducation qui est la base d’une société. On y rencontre des adultes qui offrent des modèles bien différents.
Apprendre, c’est sélectionner ce qu’il y a
« à prendre » autour de nous.
Plus l’histoire est consistante, plus le lecteur s’enrichira en s’amusant. C’est bien si le livre ne révèle pas tout à la première lecture, et puis l’album pour enfants est partagé avec l’adulte.
Je crois aux livres, qui permettent de rétablir l’équilibre, de donner un autre point de vue, de développer l’esprit critique. Le lecteur est actif, il choisit son rythme, le spectateur devant l’écran est trop souvent passif et cela induit une assuétude.
L’éducation, c’est aussi le partage des savoirs. On peut tous être des passeurs dans un domaine ou l’autre. La grand-mère ne sait pas lire, mais elle sait faire de délicieuses galettes au sucre !
Lors de la présentation d’« Un monde de cochons » aux élèves d’un Lycée Français, un professeur m’a interpellé en me demandant pourquoi le petit loup allait dans une école de cochons. Je lui ai répondu que la mixité favorisait l’épanouissement de tous.
Absolument pas convaincu, il a insisté :
« mais pourquoi ne va-t-il pas dans une école de loups ? ». Oui, bien sûr, comme ça il n’y aurait pas d’histoires…
Voilà, bonne lecture, car c’est d’abord une simple histoire d’amitié entre un petit loup et un petit cochon.